Quand faut-il opérer une hernie discale lombaire ?
La hernie discale lombaire est une cause fréquente de lombalgies et de douleurs sciatiques. Mais face à cette pathologie, une question revient souvent : faut-il vraiment passer par la chirurgie ? Dans la majorité des cas, le traitement est médical. Toutefois, certaines situations justifient une intervention chirurgicale. Cet article vous aide à comprendre quand l’opération devient nécessaire, selon les symptômes et l’évolution du trouble, avec un éclairage particulier sur la prise en charge en Tunisie.
Qu’est-ce qu’une hernie discale lombaire ?
La colonne vertébrale est composée de vertèbres séparées par des disques intervertébraux. Ces disques agissent comme des amortisseurs. Lorsqu’un disque s’abîme, son noyau peut sortir de son enveloppe et comprimer une racine nerveuse. On parle alors de hernie discale.
Quand la hernie se situe au bas du dos, dans la région lombaire, elle peut provoquer :
- Des douleurs dans la fesse, la jambe ou le pied (sciatique ou cruralgie).
- Des engourdissements.
- Une faiblesse musculaire.
La douleur ressentie dépend de la racine nerveuse comprimée. Dans de nombreux cas, ces symptômes régressent avec le temps et un traitement médical adapté.
Quand le traitement médical suffit
Dans environ 80 % des cas, la hernie discale lombaire guérit sans chirurgie. Les traitements conservateurs comme le repos relatif, les médicaments antalgiques et anti-inflammatoires, associés à une kinésithérapie progressive, permettent souvent une amélioration en quelques semaines. Le patient peut également bénéficier d’une infiltration de corticoïdes dans le canal lombaire si la douleur persiste. Cette évolution favorable s’explique par le fait que la hernie peut se résorber naturellement. Et la compression du nerf diminue progressivement.
Il est donc important de laisser le temps au corps de récupérer, sauf si certains signes apparaissent.
Quels symptômes justifient une opération ?
La décision d’opérer une hernie discale lombaire en Tunisie repose sur trois grands critères : l’intensité des symptômes, leur durée, et la présence de complications neurologiques.
Douleurs persistantes malgré le traitement
Lorsque la douleur ne régresse pas après six à huit semaines de traitement bien conduit, et qu’elle reste invalidante malgré les médicaments, la kinésithérapie et les infiltrations, l’intervention chirurgicale peut être discutée. Par exemple, une sciatique aiguë qui empêche de marcher, de dormir ou de reprendre une activité normale peut justifier une discectomie. Dans ce cas, le chirurgien peut retirer la hernie pour libérer la racine nerveuse.
Troubles moteurs ou sensitifs
Certains signes neurologiques imposent une réaction rapide :
- Perte de force musculaire dans la jambe ou le pied (ex. : difficulté à lever le pied).
- Engourdissement persistant et perte de sensibilité localisée (orteils, mollet…).
- Réflexes diminués (ex. : réflexe rotulien ou achilléen absent).
Ces symptômes traduisent une compression nerveuse sévère. Dans ce cas, l’opération devient non seulement utile mais nécessaire, pour éviter des séquelles irréversibles.
Urgence chirurgicale : le syndrome de la queue de cheval
Cette situation rare mais grave survient lorsque la hernie comprime plusieurs nerfs lombaires en même temps. Il s’accompagne de troubles urinaires (rétention ou incontinence), de difficultés à contrôler les selles, d’un engourdissement dans la région périnéale, d’une impuissance sexuelle et parfois d’une paralysie partielle des membres inférieurs. Il s’agit alors d’une urgence chirurgicale, nécessitant une intervention rapide, idéalement dans les 24 heures.
Comment se déroule l’intervention chirurgicale ?
L’opération la plus courante est la discectomie lombaire, souvent pratiquée par microchirurgie. Elle consiste à retirer la partie du disque qui comprime la racine nerveuse. Cette intervention se fait sous anesthésie générale, par une incision de quelques centimètres. Grâce aux techniques microchirurgicales, elle est aujourd’hui moins invasive, avec des suites plus simples. Dans certaines cliniques tunisiennes, elle peut même être réalisée en ambulatoire, selon l’état du patient.
La récupération après cette opération est en général rapide. En général, les patients ressentent un soulagement immédiat après l’intervention. La reprise des activités se fait progressivement, avec un accompagnement en kinésithérapie.
Quels sont les risques de la chirurgie ?
Comme toute intervention, l’opération d’une hernie discale lombaire en Tunisie comporte des risques, bien que faibles :
- Infection locale ou profonde.
- Lésion nerveuse (rare).
- Fuite de liquide céphalorachidien.
- Rechute (nouvelle hernie au même niveau ou ailleurs).
C’est pourquoi la chirurgie doit être faite par un neurochirurgien expérimenté et de préférence en microchirurgie.
Que faire pour éviter une récidive ?
La prévention repose sur des mesures simples mais efficaces. Après l’opération, il est recommandé d’éviter de porter des charges lourdes et de maintenir une bonne posture, notamment en position assise. En plus de renforcer les muscles du dos et les abdominaux grâce à des exercices adaptés. En cas de surcharge pondérale, la perte de poids peut réduire la pression exercée sur la colonne vertébrale.
Ainsi, un mode de vie actif et adapté est la clé d’une récupération durable. Un suivi médical et kinésithérapique régulier aide également à consolider les résultats de l’intervention et à prévenir une récidive.
Faut-il toujours faire une IRM avant d’opérer ?
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) joue un rôle central dans le diagnostic. Elle permet de visualiser la hernie, de confirmer sa localisation, sa taille, et surtout son impact sur les nerfs. L’IRM permet également d’éliminer d’autres causes de douleur (sténose, arthrose, tumeur…). Le diagnostic repose donc à la fois sur l’examen clinique et l’imagerie.
En somme, la hernie discale lombaire n’est pas toujours synonyme d’opération. Dans la majorité des cas, le traitement médical suffit. Toutefois, une chirurgie peut s’imposer si vous ressentez des douleurs lombaires irradiant dans la jambe depuis plusieurs semaines, ou si vous présentez des troubles neurologiques. Une évaluation précoce par un neurochirurgien ou un spécialiste de la chirurgie du rachis permet de poser un diagnostic précis et d’adapter la prise en charge à votre situation.