Quand faut-il opérer une hernie cervicale ?
La hernie cervicale est une pathologie fréquente qui touche les disques situés entre les vertèbres du cou. Elle peut provoquer des douleurs, des fourmillements ou une faiblesse dans les bras, avant-bras et mains. Elle peut aussi, si elle est volumineuse, retentir sur la force musculaire et la sensibilité des membres inférieurs et être à l’origine notamment de difficultés à la marche. Face à ces symptômes, une question revient souvent : à quel moment une opération devient-elle nécessaire ? Cet article vous aide à comprendre les signes qui doivent alerter, les options de traitement disponibles en Tunisie, et le rôle du neurochirurgien dans cette prise en charge.
Comprendre ce qu’est une hernie cervicale
La colonne cervicale est composée de sept vertèbres séparées par des disques souples. Ces disques agissent comme des amortisseurs. Lorsque l’un d’eux se fissure ou se déplace, une partie de son noyau peut sortir de son enveloppe : on parle alors de hernie discale cervicale.
Cette protrusion peut comprimer des racines nerveuses ou, plus rarement, la moelle épinière. Les hernies concernent le plus souvent les niveaux C5-C6 et C6-C7. Car ils supportent une grande partie des mouvements de la tête.
En Tunisie, cette affection est de plus en plus fréquente, notamment chez les actifs, les patients âgés de 40 à 60 ans, ou ceux exerçant un métier avec port de charges lourdes, vibrations ou postures prolongées.
Quels sont les signes qui doivent alerter ?
Les symptômes de cette pathologie varient selon le nerf comprimé. On observe souvent :
- Des douleurs au cou irradiant vers une épaule ou un bras (appelées névralgies cervico-brachiales),
- Des fourmillements ou engourdissements dans les doigts,
- Une perte de force musculaire ou de précision dans le bras concerné,
- Des difficultés à bouger le cou ou une raideur persistante.
- Dans certains cas, des troubles de l’équilibre, voire des difficultés à marcher si la moelle épinière est comprimée (myélopathie cervicale).
Ces signes doivent motiver une consultation spécialisée pour évaluer la gravité de la compression nerveuse.
Que faire en première intention ?
Avant toute décision chirurgicale, un traitement médical est systématiquement proposé. Il repose sur plusieurs axes :
- Le repos relatif consistant à limiter les mouvements douloureux sans immobiliser complètement le cou.
- Des anti-inflammatoires et des antalgiques adaptés pour soulager la douleur et réduire l’inflammation locale.
- Des séances de kinésithérapie douce pour améliorer la mobilité cervicale et diminue les tensions musculaires.
- Parfois, des infiltrations ciblées pour calmer une irritation radiculaire persistante.
Ce traitement permet une amélioration dans plus de 70 % des cas, en particulier si la hernie est modérée. Il est souvent recommandé de le suivre durant 6 à 8 semaines, sous surveillance médicale.
Quand faut-il envisager une intervention chirurgicale ?
La chirurgie d’une hernie cervicale n’est jamais la première option. Elle est envisagée uniquement lorsque le traitement médical bien conduit ne permet pas d’obtenir une amélioration suffisante. Ou lorsque certains signes neurologiques imposent une prise en charge rapide.
Symptômes neurologiques progressifs
Une perte de force musculaire, des troubles moteurs ou des signes de myélopathie (signes d’atteinte de la moelle épinière) doivent alerter. En effet, la compression de la moelle épinière peut s’aggraver de manière irréversible si elle n’est pas soulagée. Le neurochirurgien recommande alors l’intervention pour éviter des séquelles définitives.
Douleurs persistantes malgré le traitement
Lorsque la douleur cervicale ou la névralgie cervico-brachiale résiste à plusieurs semaines de traitement bien conduit (antalgiques, kinésithérapie, repos adapté), l’indication chirurgicale peut être posée. L’objectif est alors d’offrir un soulagement durable et de limiter l’impact de la douleur sur la qualité de vie, notamment dans les activités quotidiennes et professionnelles.
Hernie volumineuse avec conflit radiculaire confirmé
Si l’IRM cervicale montre une hernie importante comprimant une racine nerveuse et que les symptômes sont concordants (douleur, engourdissement, perte de force), la chirurgie devient souvent nécessaire.
Ce type de hernie est peu susceptible de régresser spontanément, surtout si les signes sont invalidants. L’intervention vise à libérer la racine comprimée et à restaurer une fonction nerveuse optimale.
En quoi consiste l’opération d’une hernie cervicale ?
La chirurgie de la hernie cervicale consiste à retirer le fragment discal compressif. En général, le chirurgien accède à la colonne par l’avant du cou (voie antérieure) pour :
- Retirer la hernie,
- Soulager la racine nerveuse ou la moelle,
- Remplacer le disque par une prothèse ou une cage (arthrodèse).
L’intervention est réalisée par un neurochirurgien qualifié, sous microscope opératoire. En Tunisie, ces opérations sont pratiquées dans les grandes cliniques privées et les hôpitaux publics disposant d’un service de neurochirurgie.
La durée d’hospitalisation est courte : en moyenne 2 à 3 jours. La récupération est progressive, avec un arrêt de travail de quelques semaines selon l’activité professionnelle.
Existe-t-il des risques liés à la chirurgie ?
Comme toute intervention, l’opération d’une hernie cervicale comporte des risques, même s’ils sont rares :
- Infection post-opératoire.
- Difficulté à avaler temporaire (dysphagie).
- Lésions nerveuses ou médullaires (très rares).
- Raideur cervicale ou inconfort temporaire.
- Complications liées à l’arthrodèse, si elle est réalisée.
Toutefois, le taux de complications reste faible lorsque la chirurgie est pratiquée par un neurochirurgien expérimenté, dans des conditions techniques sûres. En plus, le suivi postopératoire permet de détecter rapidement tout problème.
Le rôle essentiel du neurochirurgien dans la décision
Le neurochirurgien analyse les symptômes, les examens d’imagerie (IRM, scanner) et l’évolution clinique pour décider si une chirurgie est justifiée. En effet, il explique de façon claire les bénéfices attendus et les risques éventuels. Ainsi que les alternatives possibles, afin d’aider le patient à prendre une décision éclairée.
En Tunisie, la consultation neurochirurgicale intervient souvent après un premier avis médical, notamment par un neurologue, un rhumatologue ou un médecin généraliste. Il est important de ne pas retarder l’évaluation spécialisée lorsque les douleurs persistent ou que des signes neurologiques apparaissent.
En somme, opérer une hernie cervicale devient nécessaire lorsque les symptômes persistent ou s’aggravent malgré un traitement médical bien conduit, ou en cas de compression neurologique menaçante. Douleurs au cou, engourdissements, faiblesse dans les bras ou signes de myélopathie sont des signaux à ne pas négliger. Ainsi, la prise en charge par un neurochirurgien qualifié permet une décision adaptée et une intervention sûre lorsqu’elle s’impose. N’attendez pas que les symptômes s’aggravent pour consulter un spécialiste.